L’affichage d’une carte montrant de nombreuses îles grecques (Grèce), dont la Crète, comme turques, par l’allié nationaliste du président Recep Tayyip Erdogan (Turquie), Devlet Bahceli, est évidemment une action particulièrement provocatrice qui irrite la Grèce. Dans la bataille des relations publiques, cependant, il renforce sa position.
Cette décision spécifique, qui montre une frénésie ultra-nationaliste, facilite le travail de la partie grecque, qui met constamment en évidence la rhétorique dangereuse et les actions extrêmes de la Turquie, et rend les objections vocales de la Grèce au comportement du pays voisin plus compréhensibles et acceptables par les tiers.
La carte dressée par les Loups gris n’est pas comme une autre violation turque de l’espace aérien contesté – selon Ankara – ou un vol de jets turcs au-dessus des îles grecques. C’est une démonstration flagrante du révisionnisme turc, un acte évidemment ridicule, mais en même temps extrêmement dangereux.
Le Premier ministre grec a réagi d’une manière qui a exposé le président turc aux yeux de la communauté internationale et en particulier à Washington et à Bruxelles, posant deux questions : la première, cette décision est-elle « un rêve fiévreux d’extrémistes ou la politique officielle de la Turquie ? Et le second, est-ce « une autre provocation ou le vrai but ? »
Il n’a pas obtenu de réponse. Le silence déterminant d’Erdogan, qui recherche le soutien de l’extrême droite lors des élections nationales de 2023 et continuera sur cette pente glissante nationaliste, devrait irriter non seulement la Grèce, mais aussi tous les diplomates et politiciens raisonnables des pays partenaires et alliés de l’UE dans OTAN.
L’affichage de cette carte particulière nuit à la stratégie d’Erdogan, qui vise à forcer Athènes à discuter de « toutes les questions » qui, selon la Turquie, sont à discuter. La communauté internationale ne doit pas tomber dans le piège de penser que la Turquie fait preuve de souplesse en partant d’une approche provocatrice maximaliste qui remet tout en question – même les plus évidents – et finit par quelque chose de moins provocateur et illégal, que ce soit en mer Égée ou en Chypre.
Dans sa vision d’une grande Turquie, Erdogan ne mérite pas la tolérance de l’Occident. C’est ainsi qu’un autre dirigeant a récemment commencé à se comporter vis-à-vis de ses pays voisins et le résultat est une tragédie.
Si le révisionnisme nationaliste du président de la Turquie n’est pas stoppé dès le départ, la suite pourrait s’avérer très dangereuse, non seulement pour la Grèce et Chypre, mais aussi pour l’ensemble de la région.
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